Feu, Terre et Poussière
Le 17 juin 2017, le centre du Portugal où vit une grande partie de ma famille brûle ! Cet incendie est d’une violence inouïe.
D’autres incendies, la même année, continueront à faire rage.
Le pays tout entier cette année là n’est qu’un gigantesque brasier et en fera l’année la plus meurtrière de toute l’histoire du Portugal.
On dénombrera pour cette seule année, 114 morts, plus de 344 blessés, ainsi que plus de 350 000 hectares de végétation réduits au néant. Sans parler des animaux sauvages et domestiques prisonniers des flammes.
La maison de mes parents est sauvée de justesse, mais tous n’auront pas eu leur chance.
À mon arrivée sur place, quelques mois après le drame, les stigmates sont visibles. La nature est noircie, les monts pelés… Partout où mes yeux se posent.
C’est la désolation.
Tout n’est que cendres et camaïeux de gris et de noirs. Les témoins me parlent tous d’une vision apocalyptique. Leurs témoignages sont chargés d’une telle émotion, que je crois voir les flammes et sentir leur chaleur sur mon visage. J’ai la sensation d’étouffer.
Je ressens alors un besoin impérieux de peindre ce feu qui a tout consumé sur son passage.
Mes premières toiles sont sombres, noircies de poussière épaisse et étouffante.
Puis progressivement, apparaissent des couleurs. Timides au début du process créatif, puis de plus en plus affirmées.
Ces couleurs et les coups de pinceaux nerveux témoignent de la puissance de vie, de la renaissance.
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